Références :
Circulaire DGS n° 2001/436 du 10 septembre 2001 relative à la mise en oeuvre de la stratégie de prévention de l'infection VIH/sida (2001-2004) ;
Circulaire DGD n° 2001/512 du 25 octobre 2001 relative aux données épidémiologiques récentes sur l'infection à VIH.
Le ministre de la santé et de la famille et des personnes handicapées à Mesdames et Messieurs les préfets de département, direction départementale des affaires sanitaires et sociales (pour mise en oeuvre), Mesdames et Messieurs les préfets de région, direction régionale des affaires sanitaires et sociales (pour mise en oeuvre)Il apparaît à ce jour important de faire état des nouvelles données épidémiologiques dont nous disposons sur l'infection à VIH/sida (cf. document annexé) ceci afin :
d'analyser la dynamique globale et par région de l'épidémie ;
d'apprécier localement l'évolution de l'épidémie dans les populations prioritaires telles qu'elles étaient définies en 2001 ;
d'identifier le cas échéant de nouveaux groupes de population devant faire l'objet d'actions de prévention spécifiques ;
de réorganiser les stratégies de prévention afin de renforcer ou réorienter les actions de prévention ;
de veiller à l'adéquation entre les besoins des personnes atteintes et le dispositif de prise en charge thérapeutique et sociale ;
de permettre une allocation des moyens financiers en cohérence avec le profil épidémiologique de votre région.
L'analyse comparative de ces données faite en lien avec l'InVS montre que les 6 régions de métropole (Ile-de-France, PACA, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes) et les 3 DFA identifiées comme étant prioritaires par le plan 2001-2004, restent prioritaires compte tenu du nombre de cas de sida cumulés depuis le début de l'épidémie et de la prévalence (nombre de personnes vivantes ayant un sida).
Il appartient à chaque région d'identifier les dynamiques particulières de l'épidémie sur son territoire :
- en tenant compte d'éventuels indicateurs péjoratifs en décalage avec la moyenne nationale ;
- ou de l'évolution concernant certains groupes qui doit donner l'alerte.
Des données locales peuvent également compléter utilement les éléments de cette note afin de repérer en particulier des situations de vulnérabilité accrue et de décider de la place à leur accorder dans les programmations.
En fonction de ces éléments il pourra être nécessaire de revoir l'allocation des ressources ainsi que les stratégies d'intervention.
En terme de programmation il apparaît qu'une priorité majeure doit être donnée à :
- l'action préventive dans les DOM, particulièrement Antilles-Guyane, en direction de la population générale, notamment les personnes de nationalité étrangère ;
- à l'action en direction des populations étrangères originaires d'Afrique subsaharienne en Ile-de-France en particulier les femmes,
mais il convient également de maintenir un dispositif préventif solide en direction des usagers de drogues et de la population générale et de renforcer l'action en direction des homosexuels sur l'ensemble du territoire afin de maintenir le dispositif existant et d'enrayer une reprise de l'épidémie dans cette communauté.
Les actions à mettre en oeuvre en direction des populations prioritaires doivent permettre une remobilisation autour des enjeux de l'épidémie à VIH.
Il s'agit de :
- cibler l'offre préventive dans les lieux fréquentés par les différents publics ;
- tenir compte des rapports sociaux et culturels de genre dans l'élaboration des stratégies ;
- promouvoir le dépistage ;
- informer avec précision notamment la communauté homosexuelle sur les modes de transmission, le dépistage et les traitements des IST et leur contribution à la transmission du VIH ;
- renforcer le counselling préventif auprès des personnes séropositives ;
- faire connaître le traitement post-exposition dans les populations à forte prévalence en VIH.
L'élaboration et la mise en oeuvre de cette politique s'appuyera sur les partenaires institutionnels (assurance maladie, collectivités territoriales, etc.), les associations, les représentants des lieux fréquentés par les différents publics (foyers, lieux de rencontres, etc.), les professionnels des CDAG et des lieux de prise en charge du VIH et des IST, les coordinateurs médicaux et administratifs des CISIH, les réseaux sanitaires et sociaux. Elle doit pouvoir s'articuler avec les actions de communication nationales mises en place par l'INPES qu'il vous appartient de relayer au plan local.
Il appartient au référent du dossier VIH identifié dans chaque DRASS en lien avec les référents départementaux, d'élaborer et d'assurer la mise en oeuvre de cette politique.
Vous voudrez bien m'adresser un bilan des actions entreprises pour le mois de juin 2004.
Sous-direction santé et société :
Le sous-directeur, B. Basset
Données épidémiologiques récentes sur l'infection à VIH
Dans l'attente des résultats du système de surveillance de l'infection à VIH, qui a été mis en place début 2003, les principales données disponibles concernent les cas de sida déclarés. C'est donc la base de notre analyse. Elle est également fondée par le constat de tendances convergentes entre l'évolution des données issues de la DO et celles issues d'autres bases de données informant sur les personnes prises en charge. Les évolutions les plus récentes témoignant de changement de tendance sont perçues à travers les données convergentes de la surveillance des IST, des bilans des CDAG et d'enquêtes spécifiques (enquête Presse gaie et Baromètre gay).
I. - ÉVOLUTION GLOBALE DES CAS DE SIDA DÉCLARÉS
Sources : Institut de veille sanitaire, données au 31 décembre 2002
Le nombre total des cas de sida déclarés diminue de 3 % entre 2000 et 2001, mais augmente de 18 % entre 2001 et 2002.
Cette augmentation est à interpréter avec prudence car, outre une éventuelle augmentation des cas diagnostiqués en 2002, elle est probablement liée à la perspective de changement des modalités de surveillance en 2003 qui aurait conduit à un raccourcissement des délais de notification.
Le nombre de cas diagnostiqués en 2002 est sans doute surestimé et les pourcentages d'évolution entre 2001 et 2002 présentés ci-dessous devront être validés par la suite.
Selon les modes de transmission :
- après une diminution du nombre de cas contaminés par rapports homosexuels en 2001, on observe une augmentation de 20 % entre 2001 et 2002 ;
- le nombre de cas de sida liés à l'usage de drogues en injection est stable entre 2000 et 2002 ;
- la part des cas liés à une contamination hétérosexuelle est en 2002 de 51 %. Entre 2001 et 2002, le nombre de cas contaminés par rapport hétérosexuel passe de 773 à 954, soit une hausse de 23 %. En 2002, parmi ces cas, le mode de contamination du partenaire est dans la majorité des cas hétérosexuel (73 %), marginalement par injection de drogue (2 %) ou par rapport homosexuel (0,2%). Dans 21 % des cas le mode de contamination est inconnu.
Tableau 1. - Répartition des nouveaux cas de sida par année de diagnostic et par mode de contamination
ANNÉE de diagnostic |
HOMOSEXUELS | UDI | HÉTÉROSEXUELS |
AUTRES/ inconnus |
TOTAL |
2000 | 28 % | 14 % | 45 % | 13 % | 1 694 |
2001 | 25 % | 15 % | 48 % | 12 % | 1 636 |
2002 | 24 % | 12 % | 51 % | 13 % | 1 934 |
ANNÉE de diagnostic |
FEMMES | SEX-RATIO | TOTAL |
2000 | 27,4 % | 2,6 | 1 694 |
2001 | 26,5 % | 2,8 | 1 636 |
2002 | 28,5 % | 2,5 | 1 934 |
ANNÉE de diagnostic |
< 30 ANS | 30-39 ANS | 40-49 ANS | > 49 ANS | TOTAL |
2000 | 11 % | 43 % | 29 % | 17 % | 1 694 |
2001 | 12 % | 41 % | 29 % | 18 % | 1 636 |
2002 | 11 % | 36 % | 30 % | 23 % | 1 934 |
ANNÉE de diagnostic |
FRANCE |
AFRIQUE subsaharienne |
AFRIQUE du Nord |
AUTRES nationalités |
TOTAL |
2000 | 71 % | 16 % | 3 % | 10 % | 1 694 |
2001 | 69 % | 19 % | 3 % | 9 % | 1 636 |
2002 | 63 % | 24 % | 4 % | 9 % | 1 934 |
RÉPARTITION DES CAS CUMULÉS 1978-2002
n (%) |
RÉPARTITION DES CAS DIAGNOSTIQUÉS en 2001-2002
% |
RÉPARTITION DE LA POPULATION
% |
TAUX D'INCIDENCE ANNUEL MOYEN
en 2001-2002 par million d'habitants |
||||
Ile-de-France | 25 666 (46,2) | Ile-de-France | 48,6 | Ile-de-France | 18,2 | DOM | 99,55 |
PACA | 7 092 (12,8) | DOM | 9,5 | Rhône-Alpes | 9,4 | Ile-de-France | 77,29 |
Rhône-Alpes | 3 091 (5,6) | PACA | 8,7 | PACA | 7,5 | PACA | 33,73 |
DOM | 2 833 (5,1) | Rhône-Alpes | 5,0 | Nord - Pas-de-Calais | 6,6 | Languedoc | 23,52 |
Aquitaine | 2 566 (4,6) | Languedoc | 3,1 | Pays de Loire | 5,4 | Haute-Normandie | 19,38 |
Languedoc-Roussillon | 1 918 (3,5) | Aquitaine | 2,8 | Aquitaine | 4,8 | Alsace | 19,03 |
Midi-Pyrénées | 1 842 (3,3) | Pays de Loire | 2,7 | Bretagne | 4,8 | Poitou-Charente | 17,68 |
Pays de Loire | 1 213 (2,2) | Bretagne | 2,5 | Midi-Pyrénées | 4,2 | Aquitaine | 16,85 |
Bretagne | 1 062 (1,9) | Midi-Pyrénées | 2,3 | Centre | 4,1 | Auvergne | 16,81 |
Nord - Pas-de-Calais | 987 (1,8) | Nord - Pas-de-Calais | 2,2 | Lorraine | 3,8 | Midi-Pyrénées | 16,07 |
Centre | 952 (1,7) | Haute-Normandie | 2,0 | Languedoc | 3,8 | Rhône-Alpes | 15,59 |
Haute-Normandie | 754 (1,4) | Alsace | 1,9 | Picardie | 3,1 | Bretagne | 15,14 |
Poitou-Charente | 712 (1,3) | Centre | 1,8 | Haute-Normandie | 3,0 | Pays de Loire | 14,43 |
Lorraine | 652 (1,2) | Poitou-Charente | 1,7 | Alsace | 2,9 | Centre | 12,91 |
Alsace | 630 (1,1) | Auvergne | 1,3 | DOM | 2,8 | Champagne-Ardenne | 10,06 |
Bourgogne | 585 (1,1) | Picardie | 0,9 | Poitou-Charente | 2,7 | Nord - Pas-de-Calais | 9,76 |
Picardie | 585 (1,1) | Bourgogne | 0,8 | Bourgogne | 2,7 | Bourgogne | 8,70 |
Basse-Normandie | 562 (1,0) | Champagne | 0,8 | Basse-Normandie | 2,4 | Limousin | 8,44 |
Auvergne | 518 (0,9) | Lorraine | 0,8 | Champagne-Ardenne | 2,2 | Basse-Normandie | 8,44 |
Champagne-Ardenne | 451 (0,8) | Basse-Normandie | 0,7 | Auvergne | 2,2 | Picardie | 8,08 |
Limousin | 336 (0,6) | Franche-Comté | 0,5 | Franche-Comté | 1,9 | Franche-Comté | 7,16 |
Franche-Comté | 319 (0,6) | Limousin | 0,3 | Limousin | 1,2 | Lorraine | 5,84 |
Corse | 251 (0,5) | Corse | 0,1 | Corse | 0,4 | Corse | 5,76 |
Métropole + DOM | 55 577 (100) | Métropole + DOM | 100 | Métropole + DOM | 100 | Métropole + DOM | 29,23 |
Métropole | 26,97 |
RÉGION DE DOMICILE
|
FRANCE
|
AFRIQUE
subsaharienne |
AFRIQUE
du Nord |
AUTRES nationalités
|
TOTAL
|
Alsace | 70 % | 20 % | 0 % | 10 % | 66 |
Aquitaine | 90 % | 5 % | 0 % | 5 % | 98 |
Auvergne | 82 % | 10 % | 3 % | 5 % | 44 |
Bourgogne | 87 % | 0 % | 4 % | 9 % | 28 |
Bretagne | 92 % | 7 % | 0 % | 1 % | 88 |
Centre | 80 % | 10 % | 6 % | 4 % | 63 |
Champagne-Ardenne | 76 % | 24 % | 0 % | 0 % | 27 |
Corse | 100 % | 0 % | 0 % | 0 % | 3 |
Franche-Comté | 92 % | 0 % | 0 % | 8 % | 16 |
Ile-de-France | 49 % | 37 % | 6 % | 8 % | 1 693 |
Languedoc | 92 % | 7 % | 0 % | 1 % | 108 |
Limousin | 100 % | 0 % | 0 % | 0 % | 12 |
Lorraine | 100 % | 0 % | 0 % | 0 % | 27 |
Midi-Pyrénées | 92 % | 3 % | 0 % | 5 % | 82 |
Nord - Pas-de-Calais | 71 % | 19 % | 2 % | 8 % | 78 |
Basse-Normandie | 77 % | 23 % | 0 % | 0 % | 24 |
Haute-Normandie | 72 % | 23 % | 2 % | 3 % | 69 |
Pays de la Loire | 86 % | 11 % | 2 % | 1 % | 93 |
Picardie | 70 % | 22 % | 0 % | 8 % | 30 |
Poitou-Charentes | 95 % | 5 % | 0 % | 0 % | 58 |
PACA | 90 % | 2 % | 3 % | 5 % | 304 |
Rhône-Alpes | 79 % | 13 % | 2 % | 6 % | 176 |
DOM | 60 % | 2 % | 0 % | 38 % | 332 |
Métropole + DOM | 66 % | 21 % | 3 % | 10 % | 3 483 |
RÉGION
|
Taux de séropositivité dans les CDAG °/oo
|
|||
1999 (¹)
|
2000 (¹)
|
2001 (²)
|
2002 (²)
|
|
Alsace | 3,0 | 2,1 | 2,8 | 3,7 |
Aquitaine | 3,0 | 4,4 | 2,3 | 3,5 |
Auvergne | 3,0 | 5,0 | 2,9 | 2,7 |
Basse-Normandie | 1,0 | 1,7 | 0,6 | 1,1 |
Bourgogne | 1,2 | 1,9 | 0,4 | 1,5 |
Bretagne | 2,9 | 1,3 | 2,1 | 2,6 |
Centre | 1,3 | 2,9 | 3,7 | 3,5 |
Champagne-Ardenne | 1,9 | 1,0 | 1,5 | 2,4 |
Corse | 1,0 | 0,0 | 1,4 | 0,7 |
Franche-Comté | 1,6 | 0,8 | 1,8 | 2,2 |
Haute-Normandie | 2,3 | 1,4 | 1,7 | 2,0 |
Ile-de-France | 7,4 | 8,0 | 10,2 | 9,0 |
Languedoc-Roussillon | 3,2 | 3,3 | 3,1 | 3,5 |
Limousin | 1,5 | 3,7 | 0,5 | 1,6 |
Lorraine | 2,2 | 2,8 | 1,9 | 1,4 |
Midi-Pyrénées | 3,3 | 2,1 | 3,0 | 2,1 |
Nord - Pas-de-Calais | 2,9 | 2,1 | 7,9 | 3,4 |
Pays de la Loire | 2,5 | 2,1 | 2,4 | 2,8 |
Picardie | 0,6 | 2,1 | 2,8 | 2,4 |
Poitou-Charentes | 0,8 | 1,2 | 1,2 | 1,8 |
PACA | 4,2 | 3,8 | 3,1 | 2,9 |
Rhône-Alpes | 1,9 | 3,3 | 2,6 | 3,3 |
Antilles - Guyane | 10,3 | 10,5 | 12,8 | 9,7 |
Réunion | 2,0 | 5,4 | 3,9 | 3,0 |
Calédonie | 1,4 | 4,1 | ||
Moyenne nationale hors Calédonie | 4,3 | 4,7 | 5,3 | 5,0 |
ANNÉE
|
1998 (1)
|
1999 (1)
|
2000 (1)
|
2001 (2)
|
2002 (2)
|
Nombre de tests positifs | 452 | 593 | 700 | 836 | 764 |
Nombre de tests | 70 765 | 79 828 | 87 254 | 83 206 | 84 605 |
Taux de séropositivité °/°° | 6,4 | 7,4 | 8,0 | 10,2 | 9,0 |